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Moly-Sabata, une résidence bucolique dédiée à la création artistique
Située en bordure du Rhône, la splendide demeure de Moly-Sabata fourmille de vie et de créativité. Des artistes du monde entier, aguerris ou novices, y viennent en résidence durant plusieurs semaines. Le jour en ateliers, la nuit dans leurs studios en duplex, ils sont invités ici pour créer et perfectionner leur art. Et cela fait bientôt un siècle que ça dure ! Rencontre avec plusieurs d’entre eux, à l’occasion de l’exposition Tilia.
On y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent là ont jeté la clé… Nous ne sommes pas à San Francisco mais à Sablons, sur l’île de la Platière. De l’autre côté du Rhône, on aperçoit les collines boisées de l’Ardèche et le joli village de Serrières. Au sud, le fleuve glisse vers la Drôme. L’endroit est idéal pour la contemplation, le repos, mais aussi pour la rencontre.
Ici, au carrefour de trois départements (Isère, Rhône et Drôme), la belle maison de Moly-Sabata jouit d’un calme olympien. La vue y est imprenable. Bienvenue dans la plus ancienne résidence d’artistes en activité en France. Elle fut fondée en 1927 par deux artistes accomplis, Albert Gleizes et Juliette Roche, dont les volontés testamentaires étaient limpides : aider et accompagner les artistes.
La belle histoire du tilleul centenaire devenu objet d’art
Quand il est mort, arraché par une tempête en 2023, le choc fut grand. Il était l’un des personnages principaux de Moly-Sabata.
Immense, majestueux, le tilleul centenaire régnait sur la cour principale, entre le four à pain et les petits studios des artistes. Dans le parc attenant, la grandeur et l’élégance des autres arbres donne une idée du poids aussi bien physique que symbolique du vestige disparu.
« Quand je suis arrivé en résidence, il venait d’être abattu », nous confie le jeune artiste sculpteur Pier Sparta. « J’étais face à un tas de troncs. C’est leur forme qui a guidé ce que je voulais faire, comme des âmes qui viennent ré-habiter la maison. »
Un réseau d’abeilles en céramique
Ses personnages sont façonnés dans ce bois et vêtus d’accessoires en cire d’abeilles, celles-là même qui ont butiné les fleurs du grand tilleul.
Coiffe de sorcières ou crosse végétalisée, ces ornements apportent une touche mystique à l’ensemble. Une série d’abeilles bleues en céramique créent un réseau qui relie les œuvres entre elles. « C’est une chance immense de pouvoir prendre son temps, d’être entièrement plongé dans son art. Tout le monde est très studieux, on ne fait que bosser. On profite pleinement de notre séjour. »
La « Moly family », un réseau unique dans le milieu de l’art
L’hospitalité : c’est l’un des maîtres mots de Moly-Sabata. Pas vraiment ouverte au public en dehors des périodes d’exposition, la résidence n’est jamais complètement fermée non plus. Les voisins, les amis, le réseau des artistes, les curieux aussi, tous peuvent aller à la rencontre des habitants de cette ruche en mouvement perpétuel.
Ils ont même trouvé un nom qui leur va si bien : la Moly family ! Une grande famille qui se réunit aux vernissages par exemple, comme c’était le cas pour Tilia en septembre 2024.
Près de 200 personnes ont déambulé dans les pièces, entre les œuvres et le mobilier, dans la jolie cour, sur les passerelles qui mènent à l’étage.
« On parle de Moly family car nous sommes tous liés par une même passion pour le lieu et pour son esprit ouvert et créatif, raconte une ancienne artiste résidente. Je viens régulièrement pour prendre des nouvelles. Quand on a travaillé ici, on se sent toujours un peu chez nous. »
Vous reprendrez bien un peu de Moly-thé ?
La « marque » Moly est aussi un magasin : le Moly shop, où acheter des œuvres petit modèle à prix modique. Ces objets peuvent avoir été façonnés sur place ou venir d’ailleurs, d’autres ateliers d’artistes du pays ou même de l’étranger. Ce projet se positionne comme un contre-modèle au commerce en ligne.
Ainsi une petite partie de la création artistique voyage dans tous les foyers qui fréquentent la résidence, qui a trouvé là un autre moyen de financer ses activités. Subventions, mécénat et vente directe sont les trois piliers du modèle économique de Moly-Sabata. Une Moly-économy, en quelque sorte.
Rencontre avec l’artiste Ina Van Zyl, en résidence à Moly Sabata
On n’a pas tous les jours la chance de rencontrer des artistes célèbres dans le monde entier. Si sa notoriété est surtout importante dans le milieu de l’art, Ina Van Zyl est une peintre et auteure de bande dessinée de renom. Née en Afrique du Sud, elle vit à Amsterdam. C’est grâce à un concours lancé par l’ambassade des Pays-Bas qu’elle a été sélectionnée. Plus de 80 artistes néerlandais avaient répondu à l’appel de Moly-Sabata ! C’est dire l’attractivité du lieu.
« Chez moi je n’ai pas autant de paix, de calme. La nature alentour est splendide et très inspirante. Ici je peux travailler comme si j’étais en vacances ! Je me sens vraiment privilégiée. »
Ina Van Zyl Artiste peintre
Une énergie propice à la création artistique
Des mains, des fleurs, des pieds, des fruits à coque ou des portraits : les œuvres d’Ina Van Zyl sont des organismes vivants, fragiles et parfois impudiques.
Son projet à Moly-Sabata, au cours de l’automne 2024, n’a pas de lien avec la peinture, ni avec le vieux tilleul.
Elle est ici une peintre qui ne va rien peindre.
« Je veux me redécouvrir moi-même et apprendre de nouvelles techniques. Mon objectif est de transformer certaines de mes peintures en sculptures d’argile, puis en céramique. Je peux discuter ou demander des conseils aux autres artistes qui résident ici, mais ça reste un travail solitaire. Très besogneux aussi. Pourtant je ne me sens pas isolée, nous partageons [avec la Moly family, ndr] une atmosphère, une énergie propre au lieu.
Tout est très stimulant. »
La 17e Biennale d’art contemporain de Lyon célèbre les fleuves
Jusqu’au 5 janvier 2025, la biennale d’art contemporain de Lyon a pour thème « Les voix des fleuves ».
Elle invite à questionner l’accueil de l’autre et la confluence, ce lieu épars où se mêlent les eaux, les individus et les choses plus abstraites : « Les fleuves et cours d’eau charrient ces récits d’échanges et de rencontres », selon la présentation de la Biennale.
Comment ne pas penser à Moly-Sabata et à sa position emblématique sur une île du Rhône ?
En pratique
1, rue Moly Sabata 38550 Sablons www.moly-sabata.comVivre une échappée en duo à Vienne à deux pas de Lyon
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