Sanctuaire de Notre Dame de La Salette
Lieu du second grand pèlerinage en France après Lourdes, cette basilique reste un monument marquant de l’architecture religieuse en Isère. Au-delà des rassemblements du 15 Août et du 19 Septembre, le site, perché à plus de 1800 mètres, mérite le détour.
La Basilique de Notre-Dame de la Salette est une grande église de plan basilical, composée de cinq nefs terminées par une abside ou des absidioles. Ouvrant par une façade néo-romane encadrée par deux grandes tours-porche abritant des cloches au sommet, l’église est constituée de volumes intérieurs très élancés. Ses voûtes d’arête retombent sur de très hautes et fines colonnes, reposant sur de hauts piédestaux. Les fenêtres hautes étant aveugles, l’éclairage ne provient que des fenêtres des premiers bas-côtés. Le chevet de l’église se compose de deux absidioles de part et d’autre d’un chœur avec travée droite et abside en cul-de-four, orné de peintures murales.
Sur le cul-de-four, un Christ en gloire est précédé (travée droite) d’une représentation des symboles du tétramorphe, œuvre de l’artiste Arcabas. Du même artiste, on peut contempler dans les bas-côtés extérieurs, un « Christ aux noces de Cana » et une « Déploration de Marie à la Croix ».
On peut aussi y admirer des vitraux de grande qualité comme le Cycle du Rosaire (abside du chœur), conçu dès 1857 par l’architecte et décorateur parisien Adrien-Louis Lusson (1788 – 1864), le cycle de la Passion du Christ par l’atelier Thibaud de Clermont – Ferrand, conçu en 1864 (nef) et de nombreuses verrières des ateliers grenoblois Bernard et Bessac (1895 – 1897).
Plus tardivement, les parties orientales de l’édifice ont été accolées par des bâtiments administratifs et d’accueil (dont un musée privé) avec lesquels des communications ont été percées. En extension du bâtiment administratif principal, reliée au grand couloir desservant accueil, réfectoire et salons d’attente, la chapelle de la Rencontre (1995) mérite un détour.
Elle est l’œuvre de l’architecte René Maison, ayant aussi construit la nouvelle église de la Salle-en-Beaumont. Fondée sur des piliers de béton, elle présente une forme polygonale, ouverte sur l’extérieur par deux larges pans vitrés, focalisée sur une estrade en arc de cercle. Les vitraux sont réalisés par Arcabas.
A l’avant de la Basilique, dans le cimetière des Pères se trouve la première chapelle (reconstruite, puis déplacée). Ce petit édicule carré de trois mètres de côté, est bâti en pierre de taille calcaire de deux couleurs différentes (marbré et gris-bleu :calcaire de Laffrey ?). Il est ouvert sur trois côtés par des baies à l’encadrement très architecturé. La chapelle abrite un statue grandeur nature de la Vierge qui occupe entièrement le petit espace intérieur.
HISTOIRE, CULTURE ET PATRIMOINE
Historique :
Le 19 septembre 1846, dans les alpages au dessus du village de La Salette, deux enfants bergers, Maximin Giraud et Mélanie Calvat, disent avoir rencontré une « Belle Dame » en pleurs, toute de lumière. Elle leur confie un message de conversion, pour « tout son peuple ». Après 5 ans d’enquête, l’évêque de Grenoble reconnaît officiellement l’authenticité de l’apparition. S’inscrivant dans le formidable renouveau de la pratique religieuse du XIXe siècle, cette apparition, comme celles de Lourdes (1858) et de Pontmain (1871), participera au développement de la ferveur populaire pour le culte marial. Le pèlerinage de La Salette, fortement encadré par l’Église, conserve, malgré le recul de la pratique catholique en France, la dimension internationale qu’il acquît dès son origine.