Morestel Maison Ravier
© Pierre Jayet

Morestel : à la rencontre d’un Dauphiné d’art et d’histoire

Et si on goûtait aux charmes de la vie d’artiste, le temps d’une pause ou d’un week-end ? Lieu de villégiature de nombreux peintres renommés, Morestel est une charmante bourgade des balcons du Dauphiné, qui cache entre ses murs une multitude de trésors à découvrir. Au travers de ses ruelles pavées, parcourons l’histoire de cette cité, de l’époque médiévale au XIXe.

Les lumières de Morestel : un voyage dans le temps

En cette fin de journée d’été, Morestel est baignée de lumière. Si l’on comprend vite l’origine de cette dénomination qui proviendrait de « mor » le roc, allié à l’«estel » – la découverte de la topographie locale – on s’étonnerait presque que cet élément naturel n’ait pas baptisé les lieux, tant elle irradie dans l’atmosphère. Auguste Ravier, éminent peintre précurseur de l’impressionnisme, ne s’y est pas trompé. C’est ici qu’il a passé les vingt-huit dernières années de sa vie, au crépuscule de l’avant-dernier siècle. La superbe demeure dauphinoise où il vécut s’est muée en un musée qui présente nombre de ses œuvres comme de ses contemporains, François Guiguet notamment. Depuis le bas du bourg, on l’aperçoit dès qu’on lève les yeux, dominant des hauteurs.

© Pascale Cholette

La maison Ravier

Tous les chemins y mènent – ou presque -. Nous nous engageons dans le dédale des ruelles, qui gardent une agréable fraicheur pour la saison. On s’aventure par « la muette », et son dallage de pavés en tête de chat. Son nom proviendrait de son étroitesse qui permettait de quitter les hauteurs de la ville en toute discrétion. Nous voici bientôt arrivés à destination. Une imposante porte cochère nous accueille. Une fois franchie, on est irrésistiblement attirés par la vaste terrasse à droite de la maison de maitre. La vue, surplombante, est magnifique. Elle embrasse la chaine de Belledonne comme le Vercors, les monts du Bugey et ceux de la Chartreuse. On peut admirer nombre de toits dauphinois à 4 pans dotés d’une très forte pente, typiques de la région. Ils sont aussi caractéristiques des belles demeures dauphinoises anciennes et la maison Ravier ne fait pas exception !

© Pascale Cholette

Ambiance XVIIIe siècle

© Pierre Jayet

Plongée dans l’univers du peintre

© Pascale Cholette

En pénétrant à l’intérieur, on est plongé immédiatement dans une belle ambiance XVIIIe siècle. Des larges dalles de pierres aux soubassements de bois des murs, en passant par le magistral escalier, tout est remarquablement préservé.
Si le premier étage est consacré aux expositions temporaires, le rez-de-chaussée présente les œuvres d’Auguste Ravier, dans leur écrin.
Il n’a renoncé à rien pour transcrire ses sensations, et rendre l’impression de la lumière sur les décors qui l’entouraient. En se baladant dans les différentes salles, on peut détailler l’évolution du peintre. S’il s’apparentait au départ à l’école de Barbizon, il a ensuite employé une grande diversité de manières et de couleurs, comme par exemple dans ses tableaux nommés « effets du matin », ou du soir…

La tour médiévale : un vestige d’histoire et d’art contemporain

En quittant les lieux, on opte pour une pause fraîcheur salvatrice à la fontaine de la place Grenette. Elles sont nombreuses dans la commune, on en compte pas moins de huit ! Le quartier de la place du marché compte de nombreuses maisons à l’architecture remarquable, comme celle dite à « boutique » du XVe siècle, qui abritait des commerçants à l’époque. Nous nous dirigeons ensuite vers la tour médiévale – seul vestige sauvé du démantèlement du château fort en 1575 – par un petit sentier agréablement fleuri, rempli de senteurs.

L’austère édifice est remarquablement agencé à l’intérieur, et accueille toute l’année des expositions d’art contemporain. L’immense cheminée d’époque impressionne. On peut admirer la vue à travers les petits fenêtrons dotés de vitraux, ou mieux encore tout en haut, sur son belvédère, qui offre un panorama à 360°.

Panorama à couper le souffle et architecture du Dauphiné

Alors que l’on descend les marches qui nous éloignent de la tour, tout acquis à la contemplation de la vue, on découvre le clocher de l’église Saint Symphorien. Il est doté d’une surprenante tourelle à poivrière, sur un de ses angles, qui aiguise notre curiosité et nous invite à nous en rapprocher. À l’intérieur de la paroisse, les vitraux contemporains sont superbes, en plus d’être très peu communs.

L'église St Symphorien et sa tourelle

© Pascale Cholette
© Pascale Cholette
© Pascale Cholette

Il y a définitivement un petit quelque chose en plus à Morestel. Les mots manquent parfois pour exprimer une émotion survenue grâce à une ambiance ou une qualité de lumière… Mais cela peut aussi se caractériser par un détail architectural heureux ou une particularité qui détonne, et apporte une touche de singularité qui nous émerveille ! On opère un dernier détour par l’ancestrale porte Murine pour descendre de la vieille ville et arriver un peu plus loin au fameux lavoir. Et pourquoi fameux pardi ? Comme de nombreux autres points d’intérêt, il apparait portraituré par Auguste Ravier au sein du musée. Qu’il est amusant de retrouver ces différents éléments, disséminés au sein de la ville ou ses alentours. Et relever similitudes et différences, ainsi que les effets du passage du temps… Pour mieux pouvoir encore en profiter, le temps d’une échappée culturelle, à Morestel.

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  • À la campagne
  • Gourmand
  • 2 personnes
  • 1 nuit
Lieu : Morestel
à partir de 199 € /nuit Infos / réservation
© Olivier Lefebvre

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