Toutes les infos pratiques pour organiser votre découverte de la Matheysine en Isère.
Le lac du Sautet, miroir aux cent merveilles
Méconnu, le lac du Sautet mérite plus qu’un détour. On peut bien sûr profiter de sa plage et de la base nautique pour goûter aux joies de ses eaux bleues, dans un décor impressionnant. Autour de lui, routes et chemins multiplient les sensations : villages authentiques chargés d’Histoire, parcours sportifs et découverte d’une nature sauvage.
On distingue par temps clair sa silhouette tourmentée dès les lacs de Laffrey. À La Mure, il s’impose en majesté : la sentinelle calcaire de l’Obiou va veiller sur nous tout au long de notre visite du lac du Sautet, où que l’on se dirige autour du plan d’eau. Ce haut relief ébréché, proue du vaisseau Dévoluy, tranche avec la quiétude turquoise du lac.
Le génie de la nature, qui a façonné l’Obiou, n’a d’égal que le génie de l’Homme, bâtisseur au début des années 1930 de cette retenue de 350 hectares sur le torrent du Drac.
Plage de galets blancs
La découverte du lac du Sautet démarre au niveau de sa base nautique. Plus calme, plus familiale qu’au lac du Monteynard voisin, l’ambiance est aussi moins sportive. La couleur de l’eau invite d’abord à une longue séance de contemplation depuis la plage de galets blancs. D’ici, nous pouvons louer une petite embarcation électrique pour découvrir les recoins secrets du lac serpentiforme.
Jusqu’au pied des falaises
Pas besoin de permis pour naviguer sur le frêle esquif. En revanche, la réservation est obligatoire si l’on ne veut pas rester à quai ! Le petit bateau bleu nous emmène jusqu’au pied des falaises pour admirer de plus près les strates géologiques. Entre ces roches millénaires glissent aussi en silence quelques canoës, kayaks et paddles.
Après une heure et demie de doux cabotage, nous revoilà sur la terre ferme. Plusieurs familles se sont installées entre-temps sur la plage : la baignade est surveillée chaque après-midi d’été.
Corps, le village soleil
Nous tournons provisoirement le dos au lac pour gagner le village de Corps : une élégante bourgade pleine de soleil, qui rappelle partout dans ses ruelles le passage de Napoléon le 6 mars 1815.
En saison estivale, les fleurs explosent sur chaque placette. Roses et lavandes bourdonnantes bordent aussi le chemin de ronde qui se faufile sous les vieilles maisons typiques.
Nommer chaque montagne
Depuis cette promenade bucolique et ombragée, on distingue, entre les arbres à gauche, la petite chapelle Saint-Roch. Un chemin nous y mène en dix minutes depuis le centre de la ville. Le parvis de la chapelle, frappée maintenant du soleil doré de fin d’après-midi, offre un magnifique point de vue sur le lac.
Une table d’orientation dévoile le nom de chacune des montagnes qui surplombent le lac. On resterait bien là à admirer ce spectacle de roche brune, de forêts vertes et d’eau bleue mais déjà l’ombre gagne les vallons en face. Il nous faut gagner notre ultime étape, de l’autre côté du lac, avant le soir.
Histoire d'un alcool
Voyager comme au bout du monde, au bord du lac du Sautet
Sauna - Piscine - Terrasse ou jardin - Espace spa
Patrimoine industriel et agricole
En chemin, un arrêt au barrage du Sautet s’impose. La forme caractéristique de l’édifice surprend : c’est un barrage poids-voûte, qui joue à la fois sur la forme incurvée centrale et son inclinaison vers la vallée pour retenir l’eau du Drac.
Dans cette double ambiance industrielle et rupestre, les amateurs de sensations verticales trouvent ici deux via ferrata, dont l’une sans grande difficulté technique, à deux cents mètres au-dessus des gorges.
Un goût de reviens-y
La route départementale frôle ensuite deux éoliennes et de charmants hameaux blottis sous l’éternel Obiou.
Le village de Pellafol abrite un petit musée, la Maison du Patrimoine, qui raconte la vie agricole d’autrefois. De Pellafol le vieux, des sentiers descendent vers les falaises, pour offrir, d’après la carte, d’autres points de vue sur le lac.
Une source d’énergie mystérieuse
Après La Posterle, la route D537 s’élève face à d’impressionnantes forteresses calcaires. La montagne a été creusée par la Souloise, la rivière qui chante tout en bas, à peine visible au milieu des sapins.
Nous atteignons bientôt, déjà noyé dans la pénombre, le parking du sentier de découverte des sources des Gillardes. Atmosphère frisquette après les 30 °C de la journée : une petite laine n’est pas de trop.
Bien balisé sous les conifères, le chemin mène en dix petites minutes vers la résurgence de la Grande Gillarde : un magnifique bouillonnement d’eau cristalline et d’écume qui jaillit d’un chaos rocheux. Nous ressentons l’énergie dégagée par cette source mystérieuse. Peut-être alimentée par un lac souterrain ?
De la naissance irréelle de ce torrent, il est possible d’effectuer deux boucles à pied ou en VTT, grâce à trois passerelles qui enjambent la rivière. On peut s’arrêter au canyon de l’Infernet, ou bien poursuivre par les forêts de pins jusqu’au pont du Mas, sous le village de Monestier-d’Ambel. Une journée de plus sera nécessaire pour profiter pleinement de ces sensations « de bout du monde ».