Gorges encaissées, falaises vertigineuses cascades rafraîchissantes : entre Villard-de-Lans et le pays du Royans, des routes taillées à même la roche offrent de fabuleux panoramas. Sensations garanties !
historique
Canyon des Écouges
Tout a commencé vers le milieu du XIXe siècle, au moment de la création de la liaison Grenoble – Villard-de-Lans par Sassenage.
Dès cette époque, il est question de forer la route des Grands-Goulets, côté Drôme, directement à flanc de falaise. Une mission titanesque accomplie sans règles de sécurité en 1854, qui va encourager de nouveaux projets en Isère, tout aussi périlleux : la construction des routes des gorges de la Bourne, entre 1860 et 1872, puis des gorges du Nan et des Écouges, de 1882 à 1889.
Ces routes vertigineuses nous invitent aujourd’hui à cheminer dans un environnement exceptionnel.
Une nature indomptée saisit en permanence le visiteur qui entreprend de les suivre, tout en lui proposant des haltes idylliques. Si le minéral règne en maître, l’eau y est toujours associée. C’est le cas de la Bourne, cette rivière qui prend naissance sur le plateau de Lans-en-Vercors. Nous la suivons dans ses méandres à partir de Villard-de-Lans, où elle se fait tour à tour turbulente et placide, au gré de la déclivité naturelle et des aménagements hydroélectriques.
La route s’entortille entre de courts tunnels creusés dans la roche. La chaussée étroite et ses multiples virages nous font redoubler de prudence.
Les vélos qui remontent sont plus véloces que nous.
L’aimable village de la Balme de Rencurel offre une première ouverture vers le ciel, avant une nouvelle série de tunnels haut perchés, qui nous écartent provisoirement du lit de la Bourne.
La route finit par s’élargir et débouche sur un vaste panorama de falaises et d’encorbellements. Face au village de Choranche, le cirque de Bournillon impose sa muraille d’ocre, flanqué de la haute cascade de Moulin Marquis.
Tout en bas des gorges, le pittoresque village de Pont-en-Royans nous ramène à la civilisation.
Composé de vieilles maisons colorées suspendues au-dessus de la Bourne, il mérite d’autant plus une visite qu’on peut s’y baigner, même si les eaux vert émeraude sont un peu fraîches.
Pont-en-Royans abrite également un surprenant Musée de l’Eau. Unique en son genre, il est intégralement dédié à l’élément liquide, si précieux dans le Vercors.
Notre périple est long et il nous faut revenir sur nos pas, sur quelques kilomètres, pour prendre cette fois la direction du village de Presles. Avec de belles fermes typiques à découvrir, tout en haut d’une route bien étroite elle aussi, exposée au grand soleil de l’été.
Ambiance méridionale garantie : au cœur de l’été, les cigales sont de la partie. Le maquis et les affleurements calcaires donnent à cette portion de route un petit air de Luberon…
Le paisible village de Presles constitue l’une des portes d’entrée de la forêt domaniale des Coulmes. Un ample territoire boisé entre 900 et 1300 mètres d’altitude, à découvrir toute l’année au gré de ses envies sportives ou contemplatives. L’atmosphère est de plus en plus fraîche au fur et à mesure qu’on s’enfonce au milieu des hêtres et des sapins. On respire ici !
Tout au nord de la forêt des Coulmes, la bourgade authentique de Malleval-en-Vercors devient l’hiver l’un des spots recherchés du Vercors pour la pratique du ski nordique. De là, nous allons redescendre vers la vallée de l’Isère par la route la plus sensationnelle de la journée.
Cet étroit ruban de bitume creusé au bord d’une falaise parfaitement verticale domine les gorges du Nan et, au second plan, les premières collines des Chambarans.
Nous nous sentons comme happés par ce décor sublime, tout à fait cinématographique. Notre très faible allure sur ces trois kilomètres suspendus trahit tout autant notre émerveillement que notre appréhension à croiser un autre véhicule.
Quelques kilomètres au milieu des noyers entre Cognin-les-Gorges et Saint-Gervais, et nous voilà repartis à l’assaut du Vercors.
Une ultime montée d’adrénaline, entre forêts, cascades et canyons, pour rejoindre l’espace naturel sensible des Écouges. La richesse tant géologique que biologique des lieux, traversés par de multiples sentiers, nous inspire d’y revenir bientôt.
Les Écouges constituent une destination à part entière, pour la randonnée et la découverte naturaliste.
Après tant d’aplombs et de paysages perpendiculaires, ce doux relief nous accueille comme une âme bienveillante. Cette journée à cent battements minute s’achève au cœur du village de Rencurel, à l’ombre d’un marronnier sur une terrasse d’hôtel.
Nous regardons les montagnes s’arrondir dans la lumière fléchissante.
Peu après le pont de Valchevrière, un groupe de jeunes touristes, combinaison rouge et lampe frontale, sort d’une grotte au bord de la rivière de la Bourne. Encadrés par des moniteurs, ils viennent de faire leur baptême de spéléologie.
« C’était génial. Des sensations incroyables. Mais il ne faut pas se perdre là-dessous, c’est plein de galeries ! », s’exclament-ils.
A vous la beauté du Vercors ! Profitez d’un week-end à deux pour découvrir les panoramas exceptionnels de ce massif préservé depuis le Grand hôtel de Paris, niché sur le plateau, où au Val des Sens, au pied du Vercors. Vous allez adorer explorer ET vous ressourcer !
