Les stars, ici, portent une élégante barbiche et des robes qui les distinguent les unes des autres lorsqu’on est attentif aux détails de leur pelage. Ce sont des chèvres et il y en a 55, plus deux boucs, que leur gardienne Astrid sait nommer à coup sûr. Sous l’œil de deux bergers d’Anatolie, elles trottent avec allégresse, à la belle saison, d’un versant à l’autre de la montagne.
Elles estiveront entre le paisible cirque du Louvet cerné d’épicéas et l’escarpé Grand Rif qui a donné son nom à leur camp de base.
Des fromages de plus en plus réputés
Tous au lait cru, les fromages de la ferme du Grand Rif fleurent bon la vie d’ici, piquante et douce, libre et ardue. Tomes, lactiques, faisselles, frais battus aromatisés ou encore petits dés pour l’apéro : on peut les acheter sur place, généralement le samedi, quand Astrid ne descend pas à Seyssinet-Pariset, deux vendredis par mois pour un petit marché installé dans le jardin de sa maman.
Opiniâtreté et souci de la qualité étendent sa réputation. Elle écoule maintenant sa production ici et là sur le plateau matheysin, notamment à la ferme des Trois Saules, à La Mure.
Astrid élève aussi les chevreaux sous les mères. Ils « partiront en viande », repus de bon lait, entre mai et juillet : une quarantaine chaque année, pour les particuliers amateurs de côtelettes, gigots et autres épaules.
« Le plus tard possible, pour ne pas traumatiser la mère ».