© Richard Gonzalez

Plus bêle la vie

L’Alpe du Grand Serre, à 45 minutes au sud de Grenoble, conjugue sports d’hiver et randonnées l’été dans un panorama magnifique. C’est aussi ici que les chèvres de la ferme du Grand Rif s’ébattent et font de délicieux fromages. Et l’endroit se visite !

Les stars, ici, portent une élégante barbiche et des robes qui les distinguent les unes des autres lorsqu’on est attentif aux détails de leur pelage. Ce sont des chèvres et il y en a 55, plus deux boucs, que leur gardienne Astrid sait nommer à coup sûr. Sous l’œil de deux bergers d’Anatolie, elles trottent avec allégresse, à la belle saison, d’un versant à l’autre de la montagne.
Elles estiveront entre le paisible cirque du Louvet cerné d’épicéas et l’escarpé Grand Rif qui a donné son nom à leur camp de base.

Dans la grange : boutique et laboratoire

La ferme du Grand Rif est signalée depuis l’orée du village de La Morte par un discret panneau en bois. On y accède, à près de 1400 mètres d’altitude, au bout d’un chemin herbeux au milieu des pâturages. Sorti de terre en 2020, le bâtiment en bois abrite une spacieuse étable où les chèvres passent douillettement la saison froide. Astrid y a aussi aménagé une vaste grange, sa petite boutique ainsi que son laboratoire pour la confection des fromages. En contrebas de la chèvrerie, une roselière fait office de microstation d’épuration : les eaux usées de l’exploitation sont filtrées naturellement.

© Richard Gonzalez

Des fromages de plus en plus réputés

Tous au lait cru, les fromages de la ferme du Grand Rif fleurent bon la vie d’ici, piquante et douce, libre et ardue. Tomes, lactiques, faisselles, frais battus aromatisés ou encore petits dés pour l’apéro : on peut les acheter sur place, généralement le samedi, quand Astrid ne descend pas à Seyssinet-Pariset, deux vendredis par mois pour un petit marché installé dans le jardin de sa maman.

Opiniâtreté et souci de la qualité étendent sa réputation. Elle écoule maintenant sa production ici et là sur le plateau matheysin, notamment à la ferme des Trois Saules, à La Mure.
Astrid élève aussi les chevreaux sous les mères. Ils « partiront en viande », repus de bon lait, entre mai et juillet : une quarantaine chaque année, pour les particuliers amateurs de côtelettes, gigots et autres épaules.
« Le plus tard possible, pour ne pas traumatiser la mère ».

© Richard Gonzalez
© Richard Gonzalez
© Richard Gonzalez

Dans la chaleur de l’étable

Effectuée dès 7 heures les matins d’été sur l’alpage, la traite des chèvres est le moment clé de la journée.
Il faut les voir se précipiter vers Astrid, les biquettes, quitte à se bousculer et parfois se battre pour être les premières à monter sur le quai. De bêlements hargneux en coups de cornes belliqueux, le spectacle impressionne. Heureusement que le chienne Rasta met un peu d’ordre ! La traite dure une heure et demie et offre l’occasion de vérifier la bonne santé de chaque bête.
« Actuellement, elles produisent moins d’une centaine de litres par jour. Il me faut une meilleure qualité génétique et les deux boucs sont là pour ça. Ils devraient assurer une descendance plus productive », espère Astrid.
À partir du milieu de l’automne, les chèvres quittent les prés brunis par les premiers frimas. Jusqu’en décembre, la traite se déroule alors dans la chaleur de l’étable, plutôt vers 9 heures.
La gestation interrompt les traites jusqu’à la fin de l’hiver. En février-mars, la ferme du Grand Rif passe alors en mode « pouponnière ».
Assister aux biberons des chevreaux garantit de beaux moments d’émotion !

© Pascale Cholette

1, 2 et 3

« Coucou, mes fifilles ! » Astrid élève trois races de chèvres : les alpines chamoisées, les saanen, qui constituent l’origine de son troupeau, et les chèvres de Savoie. Ces dernières sont peu répandues en France : on en compte moins d’un millier. Reconnaissable à leur robe pie, elles sont le plus souvent noires à barrettes blanches.

Autrefois considérées comme une cousine des chèvres alpines, elles n’ont obtenu leur reconnaissance officielle qu’en 2020, grâce à des analyses génétiques poussées.

© Richard Gonzalez

Bonjour canards, cochons, couvées

Ouverte au grand public sur réservation, la ferme du Grand Rif est la destination idéale pour faire profiter les enfants du bon air une heure ou deux au plus près des animaux. Les chèvres y sont reines et il est possible de les caresser. En se levant plus tôt, on peut même assister à la traite, donner le biberon aux chevreaux et goûter au lait chaud tout juste sorti du pis. D’autres colocataires attendent aussi votre visite ! Astrid et Rémy élèvent une quinzaine de poules élégantes, quelques canards curieux, des oies plutôt bavardes, et même quelques cochons paresseux, grassement nourris au petit lait issu de la production des fromages. Car ici rien ne se perd. Et surtout pas la douceur de vivre.

© Richard Gonzalez

La ferme du Grand Rif

Lachaud
38350 Alpe du Grand Serre
Ferme du Grand Rif
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Idées week-ends

Vivez l’expérience d’un week-end en famille auprès des animaux. Au cœur du parc de Chambaran, vous côtoierez toute une petite ménagerie et peut-être aurez-vous la chance d’observer les animaux de la forêt.

A une Pause sur la colline, vous découvrirez la vie de berger et prendrez soin des animaux de la ferme.

Suivez le guide

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