© Richard Gonzalez

Sur les pas des Huguenots, toute l’histoire d’un territoire

Les Huguenots furent ces protestants que les catholiques chassèrent à la fin du 17ème siècle, après la révocation de l’Édit de Nantes. Il reste de cet exil un chemin de randonnée balisé dans sa partie française en sentier GR 965, qui traverse au sud du département de l’Isère le merveilleux territoire du Trièves.

Du Percy à Mens, entre histoire et nature, ne choisissez plus !

C’est un bien long chemin que les Huguenots ont tracé lors de leur exode. Entre la bourgade drômoise de Poët-Laval et la ville de Bad Karlshafen, en Allemagne, les 1600 kilomètres qu’ils durent parcourir forment aujourd’hui un itinéraire culturel reconnu par le Conseil de l’Europe.

En Isère, le chemin sinue depuis le col de Menée, qui fait la jonction entre le Diois et le Trièves, à 1457 mètres d’altitude, jusqu’à Barraux, aux portes de la Savoie.

Balise jaune

La portion de chemin choisie part du village du Percy, juché sur une petite éminence bien visible depuis la RD 1075, pour rejoindre Mens, haut-lieu du protestantisme en France.
Le parcours se déroule sans difficulté, enjambant vallons et collines sur un relief montueux sans excès. On y monte autant qu’on y descend : les altitudes de départ et d’arrivée sont quasi identiques.
C’est la balise jaune qu’il faut suivre, souvent accompagnée de la double balise rouge et blanche.
La silhouette d’un petit Huguenot apparaît de temps en temps aussi sur les poteaux indicateurs.

© Richard Gonzalez

Une architecture typique

Le Percy accueille le randonneur sur un parking à l’entrée du village. Dominé par la vieille église Saint-Barthélémy dont le porche et le chœur dateraient du 13ème siècle, il fait chanter l’eau de six bassins.
Le Percy abrite des maisons typiques du Trièves. Elles sont reconnaissables à leurs toits pentus recouverts de tuiles en écailles, faites d’argile locale, et à leurs croupes, ces petits versants de toit en triangle qui joignent les deux pans principaux.
Il est possible, si l’on vient à pied depuis le col de Menée, de dormir et se restaurer ici : le village du Percy est doté d’un restaurant (le Café de la Page) et de gîtes communaux (chez Lulu). Il propose aussi le mardi soir un marché très animé, notamment l’été, où l’on s’approvisionne en fruits, légumes, pains, miels, vins et fromages auprès de producteurs locaux passionnés par leur territoire.

© Richard Gonzalez

Au sud-est, la pyramide du Grand-Ferrand est l’une des figures majeures du massif de l’Obiou : ce sommet ne nous quittera plus guère jusqu’à la fin du parcours.

Entre Mont-Aiguille et Grand-Ferrand

Le GR 965 se faufile entre ces maisons à l’entrée sud du village pour descendre vers le ruisseau du Rif Perron.
On le franchit par un pont de bois pour remonter de l’autre côté du vallon, vers le village du Monestier-du-Percy. Éclaté en plusieurs hameaux, il est surmonté d’un étonnant clocher rond habillé d’ardoise grise.
D’ici, la vue est imprenable sur les montagnes, où que les yeux se posent. Derrière soi, le revers oriental du Vercors est dominé par la célèbre silhouette du Mont Aiguille. Au sud-est, la pyramide du Grand-Ferrand est l’une des figures majeures du massif de l’Obiou : ce sommet ne nous quittera plus guère jusqu’à la fin du parcours.

Panorama admirable

Le chemin des Huguenots dirige nos pas vers le hameau des Bayles, trace à travers champs un grand demi-cercle vers la Serre des Bayles, pour plonger ensuite dans les gorges entaillées de l’Ebron par des bois de pins et de chênes. Il se redresse après le pont du Moulin du Recours, passe des vignes et coupe la grande plaine agricole sous le doux village de Prébois. On s’engouffre par le chemin de Veyre Eycour pour reprendre bientôt un rythme bucolique.

Le sentier sinue entre prairies et bois dans un panorama admirable et le silence, à peine éraflé par le cri d’un oiseau.

© Richard Gonzalez
© Richard Gonzalez

Le Bonnet de Calvin

On franchit le petit ruisseau d’Agnès avant d’atteindre les fermes anciennes du Mas Martinenc.
Nous voilà maintenant sur le territoire de Mens, dernière partie de notre randonnée.
Sur une colline dégagée, le chemin fait face à l’Obiou et au « Bonnet de Calvin », surnom donné au Châtel, cette montagne de forme allongée qui rappelle la coiffe des protestants.
Après un nouveau passage en sous-bois (assez boueux ce jour-là en raison d’un orage la veille), le sentier regagne les champs puis alterne passages sur la RD 254 et chemins creux bordés de haies. De récentes vignes coiffent le sommet des collines devant nous : la viticulture regagne du terrain dans le Trièves !

Mens, capitale historique

Encore quelques zigzags entre ombre et plein soleil et nous atteignons bientôt la bourgade de Mens, point final de cette portion triévoise du chemin des Huguenots. Une cité attachante en toutes saisons, caractérisée par les deux églises qui célèbrent les deux cultes, catholique et protestant.
La superbe halle au cœur du village accueille tous les samedis matin un marché très animé. On parcourt avec délice l’entrelacs des ruelles anciennes pour finir par s’installer à la terrasse du café des Arts. Les boiseries de sa devanture, ses fresques du XIXe siècle, son marbre, ses tables en bois et ses miroirs piqués à l’intérieur l’ont inscrit sur la liste des Monuments historiques.
Une fin de journée ressourçante après six bonnes heures de marche !

© Richard Gonzalez
© Richard Gonzalez

Vivre une échappée bohème dans le Trièves

  • Au bord de l'eau
  • En couple
  • Insolite
  • 2 personnes
  • 2 ou 3 nuits

Animaux acceptés - Barbecue - Terrasse ou jardin - Toilettes sèches

Lieu : Saint-Maurice-en-Trièves
à partir de 47 € /nuit Infos / réservation

Suivez le guide

Retrouvez toutes les infos pratiques pour organiser votre découverte de l’Isère.