Si vous aimez les grands espaces, le massif du Vercors saura vous séduire par sa nature sauvage. Il est un paradis pour les amoureux du grand air.
Choisissez votre nid douillet à flan de montagne le temps d’un week-end.
Sur la traversée du Vercors, l’aventure intérieure
Durant deux jours nous avons suivi le balisage rouge et blanc du GR®91, ou Grande Traversée du Vercors, qui parcourt l’Isère sur 61 km avant d’arriver à Châtillon-en-Diois dans la Drôme. Au rythme lent et contemplatif de la marche, une aventure introspective, en quête de temps long, d’eau, et de nature, captivante dans sa grandeur comme dans ses infimes détails.
La quête de l’eau
Le plateau du Vercors conserve précieusement son eau. Les fontaines et sources sont rares sur l’itinéraire Il faut soigneusement préparer son parcours en repérant sur une carte l’ensemble des sources accessibles et exploitables. Nous sommes alors prêts à arpenter le Vercors, avec ses plateaux, falaises, alpages, crêtes, cols et forêts qui se déclinent du nord au sud, formant un trait d’union entre les Alpes et la Provence.
Paysages grandioses
En nous élevant sur le sentier, nous passons à côté des 3 Pucelles, élégante formation rocheuse emblématique du Vercors. Ces trois pitons dressés vers le ciel semblent garder la vallée avec une sérénité imposante. La légende raconte qu’il s’agit de trois jeunes filles pétrifiées par un sortilège. Sur le chemin, l’air chargé du parfum typique des sous-bois de moyenne montagne nous enveloppe.
Le sentier serpente à travers les forêts denses, où les rayons du soleil jouent à cache-cache avec le feuillage épais. À mesure que nous gagnons en altitude, la végétation se fait plus clairsemée, laissant place à des panoramas à couper le souffle.
Nous prenons le temps de respirer profondément et de contempler la beauté brute de ces montagnes, témoins silencieux de millénaires d’histoire géologique.
Flore abondante, explosion de couleurs
Sous les bois ou dans les prairies dégagées, la flore se déploie en une palette de formes et de couleurs vibrantes : l’élégante céraiste alpine aux pétales blancs rainurés de violet, l’hirsute pulsatille au stade de fruit avec ses akènes plumeux, l’atypique mélampyre des bois aux fleurs jaunes et bractées violacées, ou le dégradé de violet de la raiponce en épis. En quête de pollen, un bourdon s’infiltre entre les pétales effilochés des centaurées de Céüse au violet électrique. Nous arrivons au Moucherotte, sommet panoramique bien connu des Grenoblois. En-dessous, un abri pédagogique explique l’histoire géologique des Alpes et du Moucherotte en particulier. Accrochés sur les murs extérieurs, des cadres présentent une galerie d’animaux, vêtus comme des humains, qui déclinent des pensées écologiques et humanistes.
Pastoralisme et grands espaces
En chemin vers Lans-en-Vercors, nous arrivons au plateau des Ramées, peuplé de 800 brebis gardées par 5 patous, où des formations rocheuses blanches émergent de la prairie verdoyante ponctuée d’arbustes. Au loin vers le sud, nous pouvons jauger du chemin et des paysages qui nous attendent pour la seconde étape.
Progressivement, nous perdons de l’altitude et arrivons à l’auberge des Allières, réputée pour sa tarte aux myrtilles. Nous avons prévu de bivouaquer un peu plus loin, à proximité de la source de Font Froide que nous avons repérée préalablement. Dans ce coin rare en eau, nous espérons que la source sera bien alimentée. Elle se situe en contrebas du chemin, protégée de la faune locale par une barrière de bois. Le mince filet d’eau remplit laborieusement la gourde. Malheureusement le secteur n’est pas adapté au bivouac.
Mais avec nos 2 litres d’eau en stock, nous pouvons envisager un campement loin d’une source. Nous nous installons plus loin, en hauteur, entre Lans-en-Vercors et Villard-de-Lans.
Un chamois intrigué
Nous nous lançons sur le fameux sentier Gobert. Arrivé dans la combe Noire, nous apprécions les premiers rayons du soleil qui illuminent les rochers clôturant la crête.
En baissant les yeux, nous apercevons un chamois solitaire, peu craintif et curieux, à moins de 20 mètres de nous. Long échange de regard puis il trace son chemin, rapide et habile en descendant dans le pierrier.
Réveil céleste
Le portable coupé et sans montre, c’est le corps et la fatigue qui nous somment de nous coucher. Une tisane préparée avec des brins de serpolet cueillis sur le chemin nous aide à nous endormir. Quelques heures plus tard, sans tente, nous nous réveillons sous une voûte céleste, d’une vertigineuse richesse étoilée. Nous comptons 3 étoiles filantes avant de refermer les yeux jusqu’au petit matin. Réveil dicté par la nature : le son des clarines plus bas dans la vallée, le piaillement inquiet du troglodyte mignon et la lumière qui s’élève. 5h30, c’est tôt ! Mais la montagne n’est jamais aussi jolie qu’aux premiers et aux derniers rayons du soleil. En avant !
Le nouvel appel de la forêt
En-dessous se situe la cabane de Roybon, en accès libre, suffisamment grande pour abriter 15 randonneurs.
Tables à pique-nique et poêle apportent du confort à ce précieux hébergement. Progressivement nous nous rapprochons de Villard-de-Lans puis de Corrençon-en-Vercors, en passant d’abord par le vallon de la Fauge et son charmant ruisseau. En attendant le bus pour Grenoble, nous goûtons aux délicieuses pâtisseries faites maison du café Aux 2 sœurs. Après cette immersion complète et ressourçante dans la nature, nous apprécions aussi les douceurs de la ville et ses commodités.
Mais l’envie de poursuivre notre chemin vers la Réserve naturelle nationale des Hauts-Plateaux du Vercors nous tiraille, avec son ambiance de bout du monde et le Grand Veymont en sommet dominant le massif.
C’est sûr, nous reviendrons !
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