© Pascale Cholette

Pascal et Martin Perino, chefs de l'Hôtel des Bains

« Le modèle de la brasserie reste emblématique ».

Hôtel des bains, gastronomie et ambiance guinguette

Derrière leurs visages accueillants s’impose en filigrane le goût d’une passion non érodée, malgré les années.
Depuis 3 générations, la famille Perino a su tracer son propre sillon, garder le cap, et rester fidèle à ses valeurs pour assoir son Hôtel des bains comme une institution.
Une véritable référence pour les épicuriens de la région, et d’ailleurs, en imposant un style, le leur. Une brasserie idéale, – mais à la campagne – où la convivialité prime. Comme une invitation à savourer la douceur de vivre, aux confins de l’Isère et de la Savoie.

Dès notre arrivée, on se retrouve propulsé dans un véritable ballet. À presque l’heure du déjeuner, loin du tumulte de la ville mais au plus près du lac turquoise de Charavines, la vaste terrasse de l’hôtel des bains est en pleine effervescence. Les éclats de rire des serveurs se mêlent aux tintements sonores des verres, à l’ombre des arbres centenaires.

Tout va très vite, et Messieurs Perino père et fils ne sont pas en reste, au cœur de l’action.
L’un comme l’autre, ils partagent la passion du métier.
Tous deux, ils ont commencé par « donner la main » lors d’un premier service à l’âge de dix ans.
Tous deux, après des expériences loin de leur terroir, sont revenus travailler dans le giron familial. Pascal, qui s’apprête à passer complètement la main à son fils Martin se livre avec plaisir sur la gestion de l’établissement, et s’amuse de notre étonnement : « comme les généraux de Napoléon, je pense qu’on ne dirige pas mieux une armée qu’en étant à sa tête ».

 

Une équipe, une famille

Et Quid de l’ambiance familiale ? Martin nous rassure en quelques mots. Les cheffes exécutives, dont « Fa », ont démarré sous l’égide de sa propre grand-mère à « gratter les gamelles ».
Et sont toujours fidèles au poste, presque trente ans après, gage de l’ambiance aussi agréable que familiale de cette joyeuse équipée. On retrouve tout cela à table. Les traditions restent, et l’ambiance rétro-bistrot nous ravit. Pascal nous exprime toute l’authenticité des lieux, le mobilier d’époque et les souvenirs d’enfance afférents. Son goût pour l’univers des brasseries, l’énergie qu’elles dispensent, leur raison d’être et leur essence : « prendre du bon temps, et rencontrer du monde, dans un lieu toujours ouvert. Le modèle de la brasserie reste emblématique ».

© Pascale Cholette
© Pascale Cholette
© Pascale Cholette

La cuisine elle, a beaucoup changé. D’une cuisine traditionnelle et familiale, on est désormais passé à une proposition plus haut de gamme, toujours aussi réconfortante, mais capable de tenir tête aux meilleures quilles de vin sélectionnées désormais par Martin.
On n’obtient pas – entre autres ! – le prestigieux prix de « meilleure carte » décerné par le magazine Terre de vins, pour rien.

Alors on déguste un os à moelle à croque au sel, on se lèche encore les doigts après avoir trempé notre tempura de filets de perchots dans une sauce tartare…
En arrosant l’ensemble avec des vins opportuns. Le temps semble s’être arrêté à l’hôtel des bains, on s’y sent bien, dans une ambiance guinguette qui a les faveurs de la tendance actuelle, n’est-il pas ?
En chœur les Perino nous arrêtent tout de go : ils ne cherchent pas à coller à la mode, en aucun point.

Que ce soit elle qui leur fasse la part belle? Ils s’en amusent, c’est certain.

Pascal Perino en 4 questions. Si il était…

 

Un lieu de promenade :

Je monte à Clermont sous la tour médiévale dans la clairière. Une petite porte de silence sur le ciel et notre passé (les chevaliers de l’an mil).

Un rituel du matin :

Un doux café allongé et j’épluche les nouvelles du monde jusqu’à en trouver une qui me fasse rire.

Un plat réconfortant :

Un Pithiviers au canard et foie gras que l’on fait parfois en hiver, une sorte de tourte qui date du 18ème siècle, magique à regarder et à manger.

Un choix musical :

Je passe mes journées à chanter en travaillant, cela me rend heureux ! 2 choix, les yin et yang de mon métier : « What a wondeful world » de Louis Armstrong et « Les amants d’un jour » de Piaf. Moi j’essuie les verres, au fond du café …