Eglise Saint-Pierre du Rondeau

La cité paroissiale Saint-Pierre au Rondeau est édifiée dans un quartier urbanisé à partir des années 60. L'ensemble, estimé d'une surface de 1800 m2, est construit sur un plan carré de 38 mètres de côté - sur lequel vient s'articuler au sud-ouest un corps de bâtiment en "L" s'enroulant autour d'un patio - le tout s'organisant sur deux niveaux, l'un surélevé (espaces sacrés) et l'autre en rez-de-jardin avec préau, dépôts, salles de catéchisme, "locaux d’œuvres" et vide sanitaire ; l'extension "en L" comprend habitation du curé, des vicaires, réfectoire, cuisine et logement pour la gouvernante, au-dessus d'un niveau abritant cave, chaufferie, réserves et garage, le tout porté sur le plan d'origine (1963). Le clocher, flèche trapézoïdale asymétrique, s'élève à la verticale au-dessus d'un puits de lumière éclairant le chœur. Tout autour de cet édifice compact, la parcelle comprend encore des espaces non bâtis conçus comme des terrains de jeux et des espaces ouverts ou à l'air libre pour des manifestations extérieures.
En pénétrant dans la nef carrée de l'église, haute de 6 mètres, le regard se porte sur l'impressionnante charpente constituée d'un niveau de poutres longitudinales disposées en pente descendante du mur du sanctuaire au porche, reposant sur une poutre transversale au profil en carène, elle-même prenant appui sur deux poteaux "en V". Les murs nord et sud sont ajourés en partie haute de ces "verrières à résille de béton clair" (œuvre du maître-verrier Louis-René PETIT en collaboration avec les ateliers monastiques de Saint-Benoît-sur-Loire) se développant sur trois côtés, le bandeau droit au-dessus du mur est et les deux triangles aigus sous la charpente des murs nord et sud.
Dans l'axe de l'entrée, le sanctuaire est large podium haut de deux marches encore surélevé d'un autre podium plus petit a deux volées d'accès (une frontale, une latérale) avec un angle arrondi laissant à nu sa structure béton. Il est pourvu d'un éclairage zénithal naturel offert par le puits de lumière de 29 m de haut ouvert sous la flèche du clocher qui vient faire contraster derrière l'autel un grand pan incliné habillé de bois.
A l'arrière du mur du sanctuaire sont disposées en enfilade une série de pièces formant dégagement, sacristie et chapelle de semaine. Du côté sud, s'articule un système de salles annexes modulables depuis la nef, entre jeux de lumières et transparences. D'ouest en est se succèdent oratoire, baptistère et chapelle "bleue". L'oratoire, avec accès depuis le porche et depuis l'angle de la nef, désigné comme "narthex" sur le plan de 1963, semblait comporter dès l'origine cette paroi intérieure en bois - nécessitant contournement par le fidèle - elle-même pourvue de verrières en "claustra" comme celles de sa paroi occidentale. Le baptistère comprend trois parois animées de subtils jeux différenciés de structures et de lumières, tout comme la chapelle bleue dans son prolongement, alternant ouverture totale (nef), et parois ou piliers béton ajourés de bandeaux de verrières horizontales ou verticales, percés d'un étroit passage ou d'une grande niche carrée (mur nord, vers la chapelle bleue). Dans un angle, une surface circulaire au sol béton laissé apparent, supporte un soubassement béton carré sur lequel repose les fonts baptismaux - cylindre en béton illuminé par un puits de lumière vertical et circulaire.
Plus homogène, la chapelle bleue qui s'ouvre à l'est, de plan rectangulaire, est largement ouverte au Nord sur la nef (des rideaux permettent de rendre l'espace plus intime), tandis que les murs est et sud (où deux niches en surplomb dessinent les deux confessionnaux supplémentaires) sont ajourés de verrières verticales, aux tons dominants de bleu, scandées par un faisceau serré de piliers béton.

L'édifice a obtenu le label "Patrimoine en Isère", récompensant la qualité patrimoniale d'un édifice d'intérêt départemental.